Petit à petit, ce nouveau temps qui « s’impose » à nous, on apprend à le maîtriser et à le faire rentrer dans une « normalité de vie ». Il va prendre sa place. Concrètement, pour moi, cela voulait dire : accepter de me lever 30 minutes plus tôt, prendre le temps de démarrer, de voir comment j’étais et, si besoin, prendre soin de moi avant d’affronter la journée. Accepter d’avancer plus doucement, sans culpabiliser. Et le faire accepter aux autres.
La RCH est une pathologie invalidante, invisible, ce qui rend la tâche d’autant plus difficile. Le monde du travail n’autorise pas de temps morts. Au moment où la maladie m’a été diagnostiquée, j’encadrais une équipe d’une vingtaine de personnes. Très rapidement, j’ai compris que je n’étais pas à ma juste place. C’est ainsi qu’est venu le temps de la reconversion professionnelle. En cheminant, en acceptant de tester les choses, j’ai eu la chance de découvrir un métier formidable. C’est celui de conseillère en évolution professionnelle, avec la possibilité de gérer plus facilement mon emploi du temps, mes rendez-vous.
Au fur-et-à-mesure, on adapte sa vie à ce qui nous arrive et on se réapproprie le temps : dans l’organisation de son travail, dans la disponibilité que l’on peut avoir pour ses proches, dans la façon d’appréhender les vacances… Je n’envisage plus les voyages de la même manière qu’avant, par contre ils sont toujours présents dans ma vie. Maîtriser le temps, c’est continuer à faire des choix de vie qui sont personnels, et pas imposés.