Il y a tout lieu de s’interroger sur la vision et le projet que reflètent ces espaces, dont l’accès se trouve affecté de multiples manières : rues ou plages privatisées, quartiers retranchés derrière des grilles, usage réglementé, soumis à des autorisations ou des permissions, lieux « sécurisés » par des vigiles ou des caméras, restriction des droits à manifester, se réunir ou faire la fête, raréfaction des bancs publics ou des sièges permettant de s’allonger, espaces infrasonores ou « couvre-feux » destinés à disperser la jeunesse… En plus d’influencer négativement le « vivre ensemble », cet aménagement des espaces publics affecte durement « les personnes qui ont le plus besoin de la rue, car elles n’ont que peu d’accès à des espaces privés, qu’il s’agisse de domicile, d’un lieu de travail ou de lieux de loisirs »3. En cela, il accroît les inégalités sociales et de santé.